Mon village ressemble à tous les autres villages du Kochersberg.
Le passant n’est distrait ni par une rivière, ni par une belle forêt. Il ne s’arrête pas longtemps dans ce coin oublié du riche Ackerland, où il a eu quelques peines à débarquer.
Mais pourquoi n’aimerais-je pas le sol où est né mon père, où je suis né moi-même et où, en compagnie de mes frères et de ma sœur, j’ai joué, ri, chanté, pleuré et souffert !
Ces maisons si bien alignées le long de la route poudreuse, ces vergers, ces champs, ces vignes et par-dessus tout, ce vieux clocher qui n’existe plus que dans mon souvenir et qu’on a remplacé par un cône plus élevé, mais moins pittoresque ; tout cela me dit plus que je ne saurais exprimer.
Sachant bien que je ne vous parlerai jamais assez de ces choses, je tiens, mes chers, à vous laisser quelques souvenirs capables de charmer vos loisirs.
Émile Wagner, Mon village – Introduction
Histoire (très) ancienne : 4600 avant J.C.
Les fragments de l’histoire ancienne de Furdenheim sont connus à travers les recherches et découvertes archéologiques menées sur le ban communal. Les scientifiques et autres historiens ont interrogé les vestiges de l’activité humaine pour nous raconter nos ancêtres. L’enfant du village Arthur Stieber (1908-1985) a apporté une énorme contribution bénévole à la connaissance de notre passé grâce à sa passion de l’archéologie. Plus récemment, des fouilles menées par le PAIR et l’INRAP sur les chantiers de la salle basket/judo de l’Union (2013) et le lotissement Altenweg (2016) ont dévoilé d’autres éléments historiques de l’occupation des lieux par nos ancêtres.
La plus ancienne trace de peuplement humain à Furdenheim, un ensemble d’outils et de céramiques conservés au musée des Antiquités Nationales, a été découvert par Arthur Stieber en 1962. Gérard Bailloud (1919-2010), spécialiste mondialement connu du Néolithique et un des grands préhistoriens français de la seconde moitié du siècle dernier, étudie en 1972 les éléments découverts. « Il s’agit d’un important ensemble néolithique, caractérisé par une abondante céramique poinçonnée, une industrie lithique et osseuse peu abondante, et la présence, extraordinaire à ce niveau chronologique, d’une alène présumée en cuivre. L’étude des formes et des décors de la céramique nous a permis de rattacher Furdenheim au type de Grossgartach. Une analyse métallographique effectuée par le Laboratoire du Musée du Louvre a montré qu’il s’agissait d’un bronze à 9,50% d’étain. [1]». La période « Grossgartach » du néolithique moyen est datée à 4600 avant J.C.